A quoi ressemble la création de valeur de nos projets?

François Laugier
3 min readOct 12, 2023

Parce que c’est bien plus simple et percutant avec un dessin, voici ce qu’il me semble avoir constaté au cours de mes expériences. J’ai posé l’hypothèse d’un projet qui doit être livré au mois 6.

En bleu clair, la livraison itérative incrémentale va prioriser ce qui apporte le plus de valeur (dont la notion même de valeur est à définir par la personne qui le réceptionne). On peut remarquer qu’à partir des mois 3 ou 4 la quantité de valeur livrée pour le même effort chute considérablement. C’est le moment où le client doit se questionner sur le retour sur investissement du reste à faire. Il y a un fort potentiel d’économies à faire ici, mais ça aura impliqué de s’être organisé pour bien maximiser la valeur livrée au plus tôt. Le risque passe du côté du fournisseur qui doit se préparer à un fin “prématurée” du projet et un chiffre d’affaire court terme plus bas que prévu. Le pari c’est qu’un client satisfait revient toujours à ce qu’il connaît avant d’aller voir ailleurs. Et je suis sûr que c’est ainsi que tu agis également…

Pour la livraison prédictive (que j’ai nommée Waterfall), j’ai choisi de montrer le visible et l’invisible, ou plutôt, le fantasmé et la réalité.

En orange, le contrat stipule une livraison fonctionnelle au mois 6 et on ne livre rien avant, ni après, parce que le produit sera sans défaut (sinon, on perds de l’argent…). On est purement dans du fantasme, en tout cas, je n’ai jamais eu le plaisir de constater ce résultat dans une relation équitable (je veux dire qu’on a pas provisionné des marges arbitraires et facturables pour s’assurer d’être au rendez vous)

En bleu foncé, ce que j’ai plutôt tendance à constater dans les projets prédictifs. On livre peu au début parce qu’on a le temps. Ne te bats pas contre ça, c’est le principe de parkinson et je suis sûr que tu le constates en permanence. On aura peut être un jalon de livraison pour contrôler l’avancement, ici au mois 2. Sans être pleinement fonctionnel, on peut constater des ébauches de plein de sujets. Dans ce cas, les plus complexes ne sont pas visibles parce qu’ils prennent plus de temps. Le risque est dès lors accru puisque le sujet intrinsèquement risqué parce que complexe, ne sera dévoilé qu’en toute fin, là où on a plus de temps pour corriger… C’est presque un choix de vie à ce stade non? Et puis je n’ai pas poussé la courbe à 100%. Pourquoi? Parce qu’on est toujours en retard (Si si!), et qu’on ne peut souvent pas tout livrer dans le temps imparti. Le triangle de fer a ses limites par définition. Ainsi, on va devoir attendre encore que ce qui manque soit livré. Pourtant, j’ai fait ensuite baisser la courbe. Pourquoi? Parce que le temps est l’ennemi de l’intérêt à ton produit. Un client qui se lasse regarde ailleurs et si tu livres trop tard, la valeur aura baissé, ta solution entrant en compétition avec d’autres, voir des astuces que ton client aura développé lui même pour combler le manque. Alors on pourra toujours reprocher au client d’être à changer d’avis concernant le besoin sur lequel il s’était engagé, mais au final, c’est bien le contexte qui évolue et le client qui aimerait bien être réactif.

Tiré du livre
“S’adapter ou périr : Comment l’agilité change la vie” Francois Laugier

Voici un petit extrait du livre que je suis à écrire soutenu par le financement des premiers lecteurs. Oui, ce livre est en vente sans être complet. Parce que je l’écris dans une logique itérative incrémentale. Chaque mois, une nouvelle version parait, augmentée, ajustée, des sujets qui j’y ai ajouté et des retours que vous m’avez faits. Et avec la plateforme que j’ai choisi, c’est un seul achat pour toutes les mises à jour.
Si tu veux toi aussi participer et t’enrichir grâce à un livre qui se renouvelle en permanence c’est par ici : https://leanpub.com/sadapterouperir

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François Laugier

Coach professionnel, Agiliste pragmatique, j’aime être le facilitateur de la mise en mouvement des personnes, équipes, organisations, vers leurs objectifs.